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Graines d'essence-ciel pour le corps, le coeur et l'esprit

L’impermanence du doudou

Nous opposons communément la vie à la mort, alors qu’en réalité c’est la naissance qui s’oppose à la mort. La vie s’exprime, dans un mouvement perpétuel, à travers des cycles ininterrompus de morts et de naissances.

Lorsque j’étais jeune maman, j’ai noté, non sans émotion, que mon bébé de six mois n’était déjà plus un nouveau-né… A un an, mon bébé joufflu sans dents était devenu un petit chou craquant tenant sur deux jambes. A deux ans, je ne pouvais plus parler de bébé, mais d’une petite fille. Je me suis surprise un jour (ma fille avait alors 3 ans) à essuyer une larme d’émotion alors je venais de croiser dans la rue un bébé dans une poussette qui avait exactement le même doudou que ma fille, celui-là même qu’elle avait abandonné quelques mois auparavant. Je n’ai pu m’empêcher de penser que ma fille-bébé, avec son doudou/sucette et ses grands yeux bleus qui me fixaient, avait disparu pour toujours, qu’elle était comme  « morte ». Je l’ai pris comme un coup de poignard, presque un deuil. Bien sûr j’avais une enfant de 3 ans, mais je n’aurais plus jamais ce bébé-là qui avait déjà disparu, et si vite !

Aujourd’hui, je n’ai plus d’enfant. J’ai une grande ado à la maison…
On fait un bébé tout rose et tout tendre, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il se transmute en ado rebelle qui écoute du rap à fond sur son portable… Le rôle de mère nous met face à l’impermanence des choses d’une façon très aiguë, et parfois cruelle il faut bien le dire. Pour le coup, on se dit que l’impermanence a du bon et on se prend à rêver qu’elle fasse son boulot un peu plus vite pour nous transformer nos ados boutonneux en adultes responsables et aimants. Soyons fous…

Tout passe. Cela passera aussi.

Vous êtes heureux un moment. Accablé à un autre moment. Puis de nouveau ça recommence. Tout passe.

A la lueur de l’impermanence, nous nous rendons compte à quel point l’instant présent est précieux, et surtout unique. Par là même, l’impermanence nous met face à la futilité, voire à l’absurdité de nos attachements et identifications.
En somme, contempler l’impermanence nous entraine au détachement vis-à-vis de nos émotions excessives, et à l’amour de ce qui est, ici et maintenant, précieux et unique.

A votre bonne heure…

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